Paysandú est l’une des principales villes de l’Uruguay, avec une population de près de 100.000 habitants. Capitale du département homonyme, il s’agit d’un centre industriel et commercial à l’échelle régionale. Située sur la rive orientale du fleuve Uruguay, la ville est reliée à l’Argentine par le pont General Artigas et reçoit des touristes venant de toute l’Amérique constamment. Il s’agit d’une ville caractérisée par la diversité des cultures qui la constituent et apportent une grande richesse à la culture du département.
Afin de répandre l’offre culturelle de la ville, la Mairie de Paysandú, par l’intermédiaire de la Direction de la Culture, a lancé en 2010 l’initiative « Cultura eN PLAZA » (Culture à la place), en collaboration avec plusieurs institutions et agents culturels de la ville, comme la Maison de la Culture, les centres communautaires, les musées, les bibliothèques et les différents groupes culturels.
Cette initiative consiste à mener à bien sur des places publiques différentes manifestations culturelles à l’aide d’expositions interactives, afin d’éveiller l’intérêt des citoyens de tous les âges, d’encourager leur participation et de mettre en valeur le travail des animateurs et des institutions culturelles.
De cette manière, pendant une ou deux journées il est procédé à la réalisation d’ateliers de peinture, dessin, céramique, graffitis, maquillage artistique, ainsi qu’à l’organisation de parties d’échecs, d’œuvres théâtrales, de cours de danse et de démonstrations des différents rythmes latino-américains et des groupes culturels locaux, entre autres. Des performances de l’Ecole de Musique, ainsi que de différents groupes locaux ont également lieu, reflétant la diversité des styles existant dans le département, ainsi que des expositions où les quartiers exposent leur artisanat. Toutes ces activités ont lieu simultanément, ce qui donne de la continuité et du mouvement à la place.
Il a été fait en sorte de faire coïncider la première édition de cette initiative avec la Journée Nationale du Candombe, expression culturelle traditionnelle très enracinée en Uruguay, dont l’origine remonte à l’arrivée des esclaves africains et a été reconnue par l’UNESCO comme Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité. Ainsi, les activités se sont terminées par un grand défilé à travers toute la ville au son des tambours, défilé auquel se sont unis des groupes de musiciens et danseurs locaux, attirant ainsi l’attention des citoyens.
La grande affluence du public et le bon accueil réservé à cette première édition ont amené la Mairie à parier sur sa continuité et à l’étendre aux différents quartiers de la ville et de l’intérieur du département, en se donnant rendez-vous sur les places deux fois par mois. Dans ce cadre, ce projet promeut également l’accès à la culture de la population des quartiers les plus dépourvus où les Centres Communautaires jouent un rôle crucial ; ces centres offrent des opportunités éducatives et culturelles qui facilitent l’insertion sociale, culturelle et professionnelle des participants.
Parmi les résultats, il faut signaler l’engagement des agents culturels et des citoyens, car les activités des institutions culturelles comme le nombre de participants ont été multipliés par deux. De plus, le travail en groupes et aux quartiers permet de renforcer l’identité et le sentiment d’appartenance à la ville, grâce au fort pari de la Mairie en ce qui concerne la préservation et la diffusion de la culture et du sentiment d’« être de Paysandú ». C’est en partant de la reconnaissance de cette riche histoire culturelle que Paysandú progresse vers un avenir meilleur.
Charte des Villes Educatrices, deuxième principe
La ville devra promouvoir l’éducation dans la diversité pour la compréhension, la coopération solidaire internationale et la paix dans le monde. Une éducation qui devra combattre toute forme de discrimination. […] Elle devra accueillir aussi bien les initiatives d’avant-garde que celles de la culture populaire, indépendamment de leur origine. Elle devra contribuer à corriger les inégalités qui surgissent lors de la promotion culturelle, dues à des critères exclusivement mercantiles.