La ville de Bethléem est située dans un territoire soumis, depuis des années, à un profond conflit ; la diversité sociale qui existe dans la ville est très importante, et de très profondes différences politiques et religieuses y cohabitent.
Les Béthlémites utilisent cependant leurs différences pour renforcer la connaissance et le respect mutuels, et rendre possible la construction de la paix, l’harmonie et la solidarité.
La municipalité de Bethléem exerce un rôle essentiel en tant que médiateur pour la résolution des problèmes au sein de la communauté. Pour ce faire, elle dispose d’un comité de membres du conseil municipal qui a pour fonction d’effectuer un suivi et de servir de médiateur dans les problèmes et les conflits qui surgissent entre les citadins. La mairie intervient dans la résolution des conflits comme mesure de soutien à la garantie de la sécurité et de la stabilité de la communauté.
Bien au-delà de l’action municipale, la structure sociale de Bethléem dispose aussi de médiateurs dont la mission est d’intervenir lors des situations conflictuelles et des manquements à l’honneur des personnes. Ces conciliateurs basent leur jugement sur les traditions et les coutumes héritées des anciens et transmises de génération en génération, qui sont des normes fonctionnant toutes comme de véritables lois sociales et régulant les relations entre les familles et les clans. Ainsi, ce ne sont pas les individus isolés qui sont les sujets de la responsabilité légale mais les groupes sociaux auxquels ils appartiennent.
Les médiateurs sont désignés par les anciens dont la sagesse est reconnue de tous. Ils ne se substituent pas aux autorités légales ; bien au contraire, leur intervention est considérée comme un renforcement de la stabilité sociale. Ils collaborent avec les services gouvernementaux au maintien de la coexistence pacifique entre les divers groupes sociaux présents sur le territoire.
Une deuxième source d’administration de la justice est la religion islamique, qui s’est répandue en Palestine au fil de l’histoire au travers du nomadisme et de l’immigration d’une bonne partie de sa population.
Ces formes de justice, très proches de la population, conservent des formules ancestrales de réparation des dommages.
Le code traditionnel de justice en vigueur à Bethléem est un clair exemple de la manière de résoudre les conflits quotidiens dans la ville. Des objectifs incompatibles ou des perceptions distinctes entre les individus ou les groupes sociaux requièrent d’une troisième présence capable de promouvoir une coexistence pacifique.
La médiation, l’application de la sagesse traditionnelle et l’initiative de la municipalité de Bethléem constituent la première garantie du respect et de la paix sociale.
Charte des Villes éducatrices : deuxième principe
La ville devra promouvoir l’éducation dans la diversité pour la compréhension, la coopération solidaire internationale et la paix dans le monde. Une éducation qui devra combattre toute forme de discrimination. Elle devra permettre la liberté d’expression, la diversité culturelle et le dialogue dans des conditions d’égalité.