Située à la confluence des lacs Näsijärvi et Pyhäjärvi, la ville de Tampere s’est convertie, au milieu du XIXe siècle, en un important centre industriel du Nord de l’Europe, que l’on a d’ailleurs appelé la Manchester finlandaise. Aujourd’hui, la municipalité est encore l’un des moteurs de l’économie finlandaise grâce à la vitalité de la recherche sur les technologies de l’information de son tissu économique.
Dans ce cadre, la municipalité de Tampere a pris conscience de l’importance qu’il y avait à garantir l’accès à la société de l’information pour la totalité de sa population. Pour ce faire, l’administration locale a parié pour la conception de programmes de cohésion sociale au travers des nouvelles technologies, c’est-à-dire des projets qui vont bien au-delà du système éducatif formel.
Conformément à cette perspective politique, la bibliothèque municipale de Tampere organise des programmes gratuits de formation aux nouvelles technologies ouverts à tous les habitants et, tout particulièrement, aux personnes âgées, aux immigrants et aux chômeurs. Ainsi, la bibliothèque offre aux personnes qui le sollicitent un service stable de formation de base pour l’utilisation d’Internet – NetSquares. En outre, elle a créé un Internet bus qui offre les mêmes services de manière itinérante, ce qui permet de dispenser une formation dans des endroits où il n’y a pas de cours permanents concernant les nouvelles technologies.
La généralisation de ces programmes non seulement favorise l’apprentissage individuel des nouvelles technologies mais elle renforce aussi les liens entre les individus. Par ailleurs, le rôle des instructeurs est fondamental pour créer un intérêt pour les nouvelles formes qu’adopte la société de l’information.
Pour certains habitants, apprendre à utiliser un ordinateur est un processus lent et qui n’est pas toujours facile. Cependant, cette difficulté met en évidence l’importance du travail en équipe que les bibliothèques favorisent et encouragent.
Le bon accueil qu’a reçu cette initiative permet d’organiser des activités destinées aux personnes qui ont acquis les compétences de base. Ainsi, des groupes d’habitants ayant des intérêts communs ont-ils développé des projets propres en collaboration avec des institutions culturelles de la ville. Deux exemples de ces projets sont l’Astronomie pour tous, développé avec le concours de la société locale d’astronomie, et l’Atelier de narration digitale.
Curieusement, les nouvelles technologies qui peuvent être considérées comme des facteurs de fracture sociale constituent, aux mains de l’administration locale, un des éléments qui renforcent le plus la cohésion sociale parmi les habitants.
Charte des Villes éducatrices : dix-neuvième principe
La municipalité devra garantir une information suffisante et compréhensible et encourager ses habitants à s’informer. […] En même temps, elle devra prévoir des programmes de formation aux technologies de l’information et des communications s’adressant à tous les âges et tous les groupes sociaux afin de combattre de nouvelles formes d’exclusion.