L’éducation est l’affaire de tous et de toutes. Il ne s’agit pas seulement des enfants et des jeunes, de leurs familles ou de la communauté éducative. Le droit à l’éducation nous interpelle tous et toutes, car le garantir nous rapproche d’une société juste et équitable. En définitive, construire une ville éducatrice, c’est construire une ville démocratique.
Un droit à l’éducation compris au sens large, surtout dans un moment complexe comme celui actuel, en raison de la pandémie, exige un engagement fort pour faire face aux défis de l’avenir. Une éducation qui ne peut être comprise comme synonyme d’enseignement obligatoire, mais qui doit nécessairement tout couvrir, de la petite enfance et sa valeur éducative – en tant qu’étape essentielle pour compenser les inégalités et prévenir le décrochage scolaire – à l’éducation tout au long de la vie – en tant qu’élément clé pour affronter avec des garanties les défis et les opportunités, marqués par le changement, du moment présent.
Une ville éducatrice qui valorise et entrelace l’apprentissage avec le tissu communautaire et associatif, les expériences des quartiers, la sagesse intergénérationnelle ou l’utilisation pédagogique des espaces au-delà du centre scolaire. Un droit à l’éducation compris collectivement qui, seulement de cette manière, peut devenir un élément clé pour l’égalité des droits et l’inclusion sociale. Dans une société enrichie par la diversité, mais en même temps affectée par les inégalités, garantir le droit à une éducation inclusive est une clé fondamentale de l’apprentissage afin de consolider la coexistence et la cohésion sociale.
C’est pourquoi l’éducation des enfants et des jeunes, et de tous les citoyens et citoyennes, est une œuvre d’une importance vitale. Une tâche trop importante pour être accomplie seule. Cela ne peut être fait par les familles seules, ni par les écoles seules, ni par les villes seules. Nous devons travailler ensemble.
C’est dans ce paradigme que le Droit à la Ville Éducatrice acquiert toute sa pertinence. Parce que la Ville Éducatrice conçoit l’éducation comme un patrimoine collectif, une coresponsabilité de tous les agents sociaux, y compris la ville elle-même, afin de corriger les inégalités et de garantir une éducation de qualité pour tout le monde. Car dans la ville éducatrice, la diversité dans toutes ses dimensions est une source de richesse et d’apprentissage et où chacun et chacune a sa place, pour recevoir, mais aussi pour contribuer. Le 30 novembre, nous célébrons la Journée Internationale de la Ville Éducatrice. Nous, les villes, nous nous engageons à œuvrer en faveur de l’éducation à l’égalité et à faire en sorte que le message de cette édition soit largement diffusé, et nous vous invitons à vous joindre à nous : ne laisser personne de côté.
Pau Gonzàlez Val
Adjoint au Maire chargé à l’éducation de la Mairie de Barcelone
Président délégué de l’AIVE
Cette année a été une année exceptionnelle à bien des égards, une année au cours de laquelle nous avons dû relever de nombreux défis, notamment celui de faire face à une pandémie avec tout ce que cela implique tant sur le plan physique qu’émotionnel, et à l’échelle sociale, culturelle et éducative. Situation qui a supposé un grand effort de la part de toutes les autorités locales, qui ont cherché la meilleure façon de répondre aux besoins et aux difficultés ayant surgi, en plaçant les soins et la vie des personnes au centre de leurs préoccupations.
Dans ce contexte particulièrement difficile, nous, les villages et villes éducateurs, avons concentré nos efforts et notre volonté sur la révision de notre Charte fondatrice, à l’occasion du 30e anniversaire du premier Congrès International. Et nous l’avons fait avec la conviction que nous, les Villes Éducatrices, à travers nos principes, nos responsabilités et nos engagements, ajoutons des améliorations au bien-être des personnes et les multiplions, en renforçant les transformations nécessaires pour le bien commun. Pouvoir mener une réflexion chorale sur le sujet nous a permis de continuer d’avancer avec de nouveaux défis et de nouvelles propositions pour nos villes.
Cette année, nous célébrerons la Journée Internationale de la Ville Éducatrice avec le slogan : La Ville Éducatrice ne laisse personne de côté, évoquant l’un des principes fondamentaux de la vie et des droits de toutes les personnes : assurer l’équité et l’inclusion pour tous et toutes. Une approche ferme qui mise sur des stratégies d’inclusion et de réduction des inégalités.
Pour cela, il est nécessaire de continuer à prendre des mesures fermes et déterminées, avec la volonté claire de placer la vie des personnes au centre des politiques locales, en ne laissant personne de côté. Tel doit être notre défi et pour cela nous devons travailler ensemble, de manière continue et transversale avec la diversité d’acteurs qui (co)habitent dans nos villages et nos villes : administrations, institutions diverses, entités, équipements et personnes. Un tissu social et humain, qui constitue le capital humain et le cœur de nos municipalités.
Nous devons continuer à miser sur des actions visant à réduire l’impact de la crise sur les différentes formes d’exclusion. Pour ce faire, les politiques locales doivent récupérer avec plus de force que jamais la mission de rendre effectifs les droits sociaux de tous les habitants et habitantes, en renforçant les politiques proactives de réduction des inégalités et en éliminant les barrières auxquelles est confrontée la population qui subit des processus de paupérisation, en évitant les trajectoires de disqualification sociale. Ce n’est qu’ainsi que la fracture créée par la crise pourra être surmontée. Ici, l’approche communautaire est essentielle : une ville qui ne laisse personne de côté renforce les réseaux de soutien relationnel et communautaires, importants pour prévenir les processus d’exclusion sociale.
Il ne sera possible de développer des projets de vie dignes et autonomes qu’à travers des politiques transformatrices, universalistes et qui mettent en évidence le lien entre les difficultés et les intérêts de l’ensemble des citoyens.
Il est donc nécessaire de continuer à tisser des propositions et des complicités de, avec et pour les personnes. En donnant la parole à celles qui sont invisibles et exclues. En nous demandant toujours, face à tout défi, qui a été laissé de côté, pour aller à leur rencontre, pour construire des politiques orientées vers les besoins réels de toutes les personnes, en répondant aux principes inspirateurs de la Charte des Villes Éducatrices, et à partir de la responsabilité publique et éthique qui nous caractérise.
Nous devons continuer à réaffirmer notre engagement commun à garantir une ville de droits et d’opportunités pour toutes les personnes. Pour cela, il faut une coresponsabilisation de tous et de toutes, pour aller de l’avant et réduire les inégalités. Il convient de mettre l’accent sur des questions prioritaires telles que l’accès au logement, la lutte contre la pauvreté des enfants et les soins aux personnes âgées.
Il ne fait aucun doute que nous devons continuer à faire des progrès substantiels afin de garantir les droits sociaux des personnes et consolider les piliers fondamentaux pour rendre nos villes plus justes, plus diverses et inclusives, plus habitables, plus féministes et plus saines. Des villes plus éducatrices, qui ouvrent un éventail de possibilités à tout le monde, qui offrent des services accessibles et un environnement propice au développement individuel et collectif, durable et de et avec une justice environnementale.
Nous allons de l’avant avec le pari de co-créer des villages et des villes éducatrices courageuses, engagées et énergiques, qui placent les personnes au centre, rendant les villes plus à nous, plus à tous et à toutes, en définitive, des villes plus vivables. Qui permettent aux citoyens d’être et de devenir chaque jour plus autonomes, actifs et engagés socialement.
Je voudrais terminer par un souhait, qui n’est autre que celui que, depuis les Villes Éducatrices, nous continuions de contribuer à promouvoir des environnements qui soient des écosystèmes vivants, inclusifs, générateurs de bien-être ; des municipalités qui contribuent à offrir une vie digne à la vie de chacun et chacune d’entre nous.
Maria Truñó
Commissaire à l’Éducation, ville de Barcelone